L'ART BAROQUE EN BIGORRE
L'atelier des Ferrère

Les Ferrère sont une dynastie de sculpteurs dont l’atelier, situé à Asté, a œuvré dans de nombreuses églises du département et plus spécifiquement en Haute-Bigorre aux 17e et 18e siècles.

Jean (vers 1620-1705), dit Jean Ier, pour le distinguer de son petit-fils, Jean II, s’installe à Asté en 1647. Il adopte le retable architecturé et hiérarchisé issu de la Réforme catholique ou Contre-Réforme, mise en place par le Concile de Trente. Ses tabernacles, véritables façades d’églises en miniature, sont monumentaux. Sa sculpture conserve un caractère naïf et pittoresque.

Jean Ier Ferrère, retable de Pouzac
Jean Ier Ferrère, retable de Pouzac

Son fils, Marc (vers 1674-1758), qui reprend l’atelier d’Asté jusqu’en 1756, semble bien connaître le travail des ornemanistes parisiens dont il introduit les modèles en Bigorre. Deux de ses fils seront sculpteurs :

Marc Ferrère, retable de la chapelle Notre-Dame de Roumé (détail)
Marc Ferrère, retable de la chapelle Notre-Dame de Roumé (détail)
  • Jean II (1718-1795), successeur de Marc, est celui dont la carrière est la mieux documentée grâce à son Livre de Raison retrouvé dans une maison d’Asté. Il assure une transition vers l’art classique qui, à l’époque, revient en force dans les grands foyers de création. À Asté, par exemple, il introduit des colonnes lisses qui voisinent avec des cartouches rococo.
  • Dominique (1723-1808), installé à Tarbes, développe un modèle de retable associé à un baldaquin qui connaîtra un grand succès.
Jean II Ferrère, retable d’Asté
Jean II Ferrère, retable d’Asté
Dominique Ferrère, retable baldaquin de Séméac
Dominique Ferrère, retable baldaquin de Séméac

Autour des Ferrère, se créé un véritable foyer de création artistique presque exclusivement consacré au décor religieux. Menuisiers, sculpteurs, doreurs, y établissent des ateliers prospères dont l’influence dépasse le cadre étroit de la vallée et rayonne jusqu’en Béarn et en Comminges.